Burial revient en cette fin d’année avec un deux titres, 3 ans après sa dernière sortie solo. “Young Death” et “Nightmarket” offre une continuité au travail du producteur énigmatique, et il semble reprendre l’histoire là où il l’avait laissé avec Rival Dealer, sorti en 2013 (et dont on vous parlait ici). Burial fait ici la part belle aux voix R’n’B et aux synthés rave, le tout passé par son immanquable prisme, bien entendu.
“Young Death” est construit autour d’une voix légèrement fausse, en décalage avec les pads atmosphériques soutenant le tout, et qui répètent inlassablement “I will always be there for you”, comme si le producteur cherchait à nous dire qu’il est encore là, même si sa présence se fait de plus en plus rare, et qu’il a une volonté de continuer à aller plus loin dans la vision singulière et personnelle de la musique qu’il nous donne à entendre. Un beat se fait entendre, en fonds, presque effacé, laissant l’atmosphère faite de craquements, de nappes synthétiques et d’arpèges métalliques se déployer pleinement.
“Nightmarket” est quant à lui encore plus dépouillé, des arpèges de synthétiseur évoquant les morceaux techno rave anglais du début des 90’s se font entendre au milieu d’une atmosphère déconstruite et quelque peu abrasive.
Si Burial continue a dispenser une mélancolie évidente à travers sa musique, celle-ci se fait plus apaisée et rassurante. Et si Young Death / Nightmarket semble moins impressionnant que ses prédécesseurs, c’est qu’il s’agit sans doute plus d’un disque pour nous rappeler à son souvenir, et remercier ceux qui le suivent depuis longtemps qu’autre chose. Burial produit probablement encore des chefs d’œuvres dignes de ses premières heures, dans l’ombre, comme il semble le préférer, et cet EP n’est sans doute qu’un extrait du travail perpétuel d’un artiste qui ignore brillamment les codes de l’univers de la musique populaire contemporaine, en ne donnant désormais plus qu’à entendre la surface d’un iceberg qu’on sait colossal mais inaccessible.