Gary Gritness hante les transistors depuis bien longtemps. Du Funk à l’électro, le Français déploie son keytar sur de beaux labels, toujours dans l’ombre. Nous avons profité de son passage à la Red Bull Music Academy Paris 2016 pour lui poser quelques questions.
“The Cyberfunk Assassin !”, c’est ainsi que Clone Records se plaît à le surnommer. Gary Gritness également connu en tant que Slikk Tim, producteur et musicien, nous a largement éclairé sur son parcours étonnant et ses pérégrinations dans la musique. Avec cinq sorties au compteur en deux ans sur des labels de renom tels que My love is underground, Clone et Hypercolour, il fait valoir son expérience, son franc parler et ses états d’âme sur les musiques électroniques actuelles ou plus anciennes.
Qui est « Gary Gritness » ?
Mon père est professeur de clarinette, il est fan de jazz, de musique classique, il m’avait vraiment baigné dans le hard-bop des années 1960, et il avait aussi quelques disques de synthés des 70’s qui m’ont pas mal influencé avec un peu de recul : Klaus Schulze, Tangering Dream, Vangelis (l’album Albedo 0.39). J’ai commencé par jouer du piano classique un bon paquet d’années, de la clarinette aussi, mais le système du conservatoire m’a vite gonflé. Vers l’âge de 10 ans, j’ai commencé à écouter de la techno grâce au magazine Trax. A l’époque ils filaient un cd avec le magazine, et avec ça je pouvais écouter du Robert Hood du fin fond de ma campagne. Faut se rendre compte qu’en 1999 à Épinal, internet ce n’était pas vraiment ça. Au même moment, j’ai commencé à jouer de la basse, de la batterie et de la guitare. Et un pote m’avait filé Cubase donc je pouvais commencer à faire mes propres trucs.
Gary Gritness est né d’une rencontre. Vers 2008, je postais des vidéos sur Youtube où je jouais de la basse, et Sammy, aka Brawther, m’a contacté pour faire des séances studio. Grâce à lui j’ai rencontré Jeremy Underground et toute une clique de gars férus de house 90’s. Jeremy voulait lancer un label qui allait être My love is underground. Je lui ai fait écouter des trucs que je faisais pour m’amuser, mais pas du tout dans l’esthétique du label – j’essayais de faire du Robert Hood, et à ma grande surprise deux sons lui plaisaient et il a voulu les sortir. Il m’a proposé de faire une Various avec ces deux morceaux et deux autres d’autres gars. Pour le premier morceau j’avais signé Slikk Tim donc pour l’autre j’ai dû trouver un alias, j’ai réfléchi dix minutes et je lui ai dit : “Bon, le son est vénère, je vais m’appeler Gary Gritness.” Ce morceau, c’est « Fuel ».
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La première fois que je t’ai vu, tu jouais de la guitare dans un trio jazz, The Good Lawdz. Ce qui m’a le plus marqué c’est que ton style tranchait vraiment avec le reste du groupe : casquette, lunettes, veste et chaînes en or. C’est du marketing ?
Nan je m’habille comme ça tous les jours : croise moi où tu veux, je serais toujours en Dickies. Et je porte surtout de l’acier et de l’argent ! Blague à part, disons que j’accorde aussi son importance à l’image. Je pense que dans la musique un artiste doit aussi avoir une identité visuelle : si le mec que je vais voir ressemble au caissier du coin, je n’y fais pas attention. C’est un peu le délire de la scène electro européenne, un délire d’uniformisation, je crois que les berlinois appellent ça le normcore. Moi c’est plutôt le style Rick James ou Miles Davis qui me branche.
Mais le style de Gary Gritness, ça fait plus penser au gansta rap qu’à Miles Davis, alors que tu ne fais pas de rap. Pourquoi ?
J’ai fait des tas de séances pour divers rappeurs, connus ou non, français ou étrangers. Si tu veux rigoler, tu peux déjà me voir avec mon gros blouson rouge et mes grillz dans un clip de 2014 [avant le premier EP de Gary Gritness, ndlr] qui s’appelle “Amuse-toi bien en Meurthe-et-Moselle” avec des gars de Nancy qui avaient répondu à “Kalash” de Booba. Donc si tu veux mon père m’a fait connaître le jazz, j’ai joué plein de trucs différents, de la salsa au punk hardcore, mais en réalité s’il y a un mouvement dans lequel je m’identifie particulièrement, c’est le rap. Mon style ne s’éloigne pas autant du rap qu’on pourrait le penser : le premier track de mon premier EP, “Welcome 2 TrifeCity”, c’est un beat rap, façon prod’ de Too $hort. C’est plus tordu harmoniquement mais dans ma tête c’est pompé de là, de cette vibe d’Oakland.
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J’ai beaucoup traîné dans des soirées rap à Nancy, les fameuses Raise it up avec Dj Cesar, Dj Skeez, et Mario. C’était un bordel, ils jouaient tous les derniers trucs Dirty South, R’n’B, Dancehall. De 18 à 25 ans j’étais tout le temps fourré là dedans. L’ambiance d’un club où on passe du rap et du dancehall est complètement différente d’un club electro ou techno, mais finalement tout ça ce n’est que de la musique électronique ! A la base le mot « electro » vient de l’electro-funk, et l’electro-funk vient du rap. Quand tu écoutes “Egyptian Lover – What is a DJ if he can’t scratch”, c’est de la 808. C’est du rap, mais c’est aussi de l’electro. Je ne fais pas de barrière entre tous ces trucs. Quand on classe les trucs ambient dans la musique électronique, mais pas les trucs de DJ Mustard, je ne comprends pas vraiment. Je suis bien plus influencé par le travail aux claviers d’un Drummaboi [le producteur de Gucci Mane, ndlr] que par ce qui sort sur des labels techno actuellement.
Tes connaissances musicales semblent infinies. Est-ce qu’il y a un style de musique que tu ne connais pas ?
Tu rigoles, y’en a des tonnes ! Chaque semaine un type me parle d’un truc qui a l’air canon dont je n’ai jamais entendu parler. C’est la musique qui est infinie. C’est vrai que je me suis intéressé à plusieurs styles en profondeur parce que je crois que j’ai rapidement eu une oreille de producteur de disques. Je suis obsédé par la direction artistique, la cohésion entre le fond et la forme, et la meilleure manière de gérer ça à mon avis, c’est de voir comment on fait dans d’autres styles ou domaines artistiques. Si tu prends Steven Spielberg par exemple, il peut faire une comédie familiale ou un drame sur la guerre mais avec la plus grande application à chaque fois pour faire une bête de film. J’essaye d’appliquer cette méthode : être bon à chaque fois dans ce que je fais. Par contre je ne me considère absolument pas comme un « touche à tout ». Non, je veux simplement que les gens puissent écouter un truc que je fais en pensant que je ne fais que ça, et qu’ils se disent : « P’tain, le gars, il maîtrise vraiment ! »
C’est pour ça qu’il y a sur ta chaîne Youtube (Slikk Tim) des vidéos de 2008 où tu fais des covers de classiques reggae comme Night Nurse de Gregory Isaacs, mais aussi de jazz ou de funk à la basse ? Il y a même dans les favoris un cours de Sébène (musique congolaise)…
Ouai le sébène c’est parce que j’ai joué de la basse sur plusieurs albums de Boddhi Satva. C’est très éloigné de ce que je fais là, mais ce n’est pas antinomique : comme je l’ai dit avant, tu peux aimer des choses soit disant opposées et bien les jouer à chaque fois. C’est possible. Le saxophoniste de The Crusaders par exemple, le groupe qui backait Randy Watson, c’est aussi le mec qui joue la basse sur “I want you back” de Michael Jackson. Il n’en faisait pas une publicité pour autant.
Du coup Gary Gritness, c’est le mélange de tout ça ? C’est parce que tu ne veux pas trancher ?
Au contraire je tranche énormément, parce que je veux de la cohérence. “Fuel” idéalement je l’aurais sorti sous un autre nom, parce que c’est vraiment différent de ce que je fais maintenant. Je ne pensais pas du tout qu’on me reparlerait de ce truc des années après. Ce que j’essaye de faire, c’est de créer un personnage qui va évoluer dans une ligne précise avec ses codes, un peu comme chez Marvel quoi. Je me suis fixé des règles strictes : pas de samples, tout avec la même boîte à rythme et mon synthé. Ça permet de garder une identité sonore forte tout en explorant divers styles.
A propos du matos, comment travailles-tu en studio ?
J’ai un synthé, un Juno 60, et une boîte à rythme TR 606. La 808 est plus facile à utiliser mais je voulais faire quelque chose de plus raw, et avec la 606 le truc c’est qu’il y a très peu de sons, 7 en tout, plus le clap. C’est assez restreint, mais paradoxalement ça me rend créatif, car j’ai un cadre dans lequel j’évolue. Big Black utilisait une 606 saturée à bloc en guise de drum set, j’ai essayé un truc similaire. Je pensais qu’un set up aussi limité allait vite me saouler, mais en fait plus je m’en sers et plus je kiffe. Ça me permet d’aller directement à la musique.
Et en live ?
En live j’ai les mêmes sonorités mais je contrôle tout depuis un keytar. Les basses, les mélodies, tout est rejoué, il y a beaucoup plus de variations. Je fais aussi pas mal de vocal, de call & response, de talk box… J’adore ambiancer et faire réagir les gens. Pour moi le live doit être différent du DJ set, sinon ça n’a pas de sens. Par exemple à Concrete [au mois d’août dernier, ndlr] j’ai fait un set qui commençait à 90 bpm pour finir à 160. Je pense qu’on peut faire danser les gens avec n’importe quel tempo si c’est bien fait. Après je fais en sorte de varier, dans mon set electro je vais faire une reprise de “Sensual Seduction” de Snoop Dogg juste après avoir joué un truc à moi plus ardu et difficile d’accès. C’est une question de contraste, d’équilibre. Moi même en tant que spectateur j’aime ça, j’en ai besoin pour apprécier. Ça donne du relief.
Finalement, qu’est-ce qui prime : la prestation en tant que création, ou l’efficacité du set ? Autrement dit, qu’est-ce qui compte le plus : brûler le bordel ou faire quelque chose d’unique ?
Le plus important c’est de viser le plus juste possible en fonction de ceux qui sont en face de toi, de dealer la bonne came au bon endroit. Mais une fois que c’est showtime, faut juste déchirer. C’est “do or die”. Ça me fait rebondir sur le mot efficacité : je ne change pas la setlist en fonction de si les gens sont chauds ou pas. Quand tu entends dire parfois « ouai les gens n’étaient pas chauds… ». Connerie ! C’est à moi les rendre chauds, point barre. Je suis obligé d’assurer, je n’ai pas le choix. Un bon performer transforme n’importe quel frigo en fournaise. Si ça rate, c’est qu’il a une off-night, c’est lui qui n’a pas été dans le coup ce soir là. C’est à lui de choper les gens et de ne plus les lâcher. Je ne me dis jamais « si les gens n’aiment pas, qu’est-ce que je vais faire ? ». Si la moitié des gens se barrent, tant pis, tant que l’autre se prend une claque. Il vaut mieux jouer pour la moitié de la jauge au taquet que pour la totalité en bandant mou.
Pour moi, c’est le devoir d’un artiste de rester fidèle à soi même, d’être inflexible par rapport à son goût personnel. De ne pas filer un truc coupé à l’eau par peur que le public se casse. Je dirais même que c’est respecter le public de faire ce que tu sais faire le mieux possible, et pas autre chose. Il y a un an j’ai été invité par le batteur de Battles à faire leur première partie alors que leur public est très rock. J’ai commencé à cogiter, et je me suis dit fuck, je joue tous les trucs vénères, je pose mes couilles et advienne que pourra. Après le concert des purs rockers sont venus me voir pour me dire : « C’est pas mon style, mais putain t’as envoyé ! » Là je sais que j’ai gagné. Ça m’assomme quand la première chose qu’on me décrit dans une soirée c’est s’il y a du monde ou pas. Dites moi plutôt si le mec a bien joué ou pas ! J’ai vu des artistes de renom faire des concerts de fou devant un public misérable, ça arrive, c’est rien. “Terminator” de Goldie par exemple, c’est un morceau qui a d’abord fait un bide absolu. Pendant des mois Grooverider le jouait, et il vidait le floor, mais il s’en foutait, il continuait ! Il explique qu’un jour tout le monde a trouvé ça génial, on ne sait pas trop pourquoi. Et c’est comme ça qu’est née la jungle. Si tu te libères de cette peur du public et de l’affluence et que tu centres tout sur ton truc, alors efficacité et originalité ne sont plus des questions qui t’embrouillent la che-tron. Il faut être déterminé et sans compromis, et n’avoir aucun regret.
Tu avais commencé à parler de concepts. Tes projets s’appellent « The Adventures of Gary Gritness Chapter 1 & 2 », « The Sugar Cane Chronicles ». Peux-tu nous éclairer là-dessus ?
J’ai sorti quatre disques en tout pour l’instant. Je fais toujours des concepts parce que c’est ce que j’aime écouter. Je ne vais pas faire systématiquement des trucs hyper alambiqués comme The Wall de Pink Floyd. James Brown par exemple faisait rarement des concepts, sauf pour Payback, qui du coup est très bon. J’en reviens à ce que je disais sur les films : on pourra toujours dire qu’un film est un film de gangster, ou une comédie romantique. Mais un bon film c’est d’abord un concept – un scénario avec un début et une fin – qui a germé dans la tête du réalisateur. Comme j’aime beaucoup de musiques différentes, je peux aller très loin dans plusieurs directions. Quand tu prends “The betrayal”, qui est présent sur The adventures of Gary Gritness – Chapter 2 c’est de l’electro très funk façon Underground Resistance ou Drexciya, super rapide avec un break trap au milieu. Rien à voir avec “Working girls”, par exemple, qui est complètement dans un délire D-Train, New York 80’s.
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Est-ce que tu te fixes des limites ? Tu ne parles jamais de mauvais goût, de démarche originale mais complètement ratée ?
Je cultive quelque chose qui me plaît à moi premièrement. C’est comme quand tu fais la cuisine à quelqu’un, tu vas dire “goûtez moi ça les potes ça fracasse”, tu vas pas dire “si ça vous plaît ça me fera plaisir”. Donc je fais d’abord des trucs qui me plaisent à moi, l’originalité à tout prix, ça ne me branche pas. Ensuite ce qui me touche le plus dans la musique, c’est une forme de maîtrise. Je ne parle pas de maîtrise technique – savoir jouer au métronome par exemple. La maîtrise vient de la manière dont on joue, la vibe, le feeling. Tu parlais de Gregory Isaacs, il fait genre il est relax, cool, mais il bossait son truc à fond. Si tu mets un gars bourré qui essaye de faire ce qu’il faisait mais qui ne maîtrise pas, ce sera dégueulasse. Quand c’est Isaacs, la moindre intonation est parfaite. Pour moi c’est raté ou de mauvais goût quand ce n’est pas parfaitement abouti, ce qui ne veut pas dire propre. Minor Threat, c’est abouti.
Pour revenir à la question de la limite je pense que plus tu définis le cadre, plus tu peux t’exprimer. Ca implique des règles à connaître. Si tu écris pour des cuivres de big band, tu as interêt à savoir que telle gamme va sonner mortel et être facile à exécuter et que telle autre sonnera chétif. Là tu vas faire galérer les types alors que l’idée musicale sera la même. Tu peux faire un truc qui casse les codes si tu t’appelles Jaco Pastorius, te créer ton propre big band, mais avant ça il faut maîtriser la base. Récemment je suis tombé sur une citation de Paul Rand, le gars qui a fait les logos d’IBM et d’Abc dans les années 1950 ; un graphiste qui a marqué son domaine. Sa règle c’était : « Ne cherchez pas à être original, contentez vous d’être bon. » En cherchant à être bon, on va forcément être original. Ceci dit si tu penches trop dans l’hommage tu ne seras pas original, et si tu cherches à faire un truc absolument original tu vas t’écarter de la qualité intrinsèque du morceau.
Tu vois la musique comme un projet de vie global ?
Je n’ai pas vraiment le choix ! Je dois faire de la musique. Le day-job à coté pour la sécurité, ce n’est pas pour moi. Shelly Manne, un des batteurs de Sonny Rollins, disait : « J’ai vite compris que je devais abandonner la musique pour faire de l’argent. Alors j’ai abandonné l’argent. » Ça ne veut pas dire qu’il faut faire gratuit, ou être un hippie, juste connaître ta raison d’être. Et jusqu’ici, il faut croire que le projet de vie dont tu parles tient le coup vu que ce n’est pas encore le fantôme de Gary Gritness qui répond à ta question.
A ce propos, parlons de ta dernière sortie : ton travail avec Jacob Mafuleni, avec qui tu as joué à la Red Bull Music Academy Paris. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
En 2011 j’ai rencontré Antoine Rajon lorsqu’il avait signé mon projet jazz-funk DopeGems sur Heavenly sweetness, un label qu’il avait créé quelques années avant pour ne sortir que du free jazz et des trucs barrés. Peu à peu, le label a changé d’orientation, et Antoine a fini par le quitter. Mais on est restés bons potes. C’est un passionné. Chez lui j’ai admiré sa collection de M’bira [piano à pouces traditionnel africain, ndlr]. Cet instrument nous fascine. Sur son nouveau label Nyami Nyami, il a carrément sorti des disques de M’bira, et un jour il m’a appelé pour me proposer de faire une collaboration avec un maître zimbabwéen qu’il a connu là-bas. J’ai été honoré, mais au début je n’étais pas très enthousiaste, je n’avais pas envie de faire un truc à la légère et que ce soit perçu comme un enième truc de récupération, genre « featuring avec un vrai Africain d’Afrique ». Il fallait que je travaille pour que ce soit crédible… Après réflexion, j’ai décidé de faire un truc strictement TR 808 et M’Bira, deux éléments très caractéristiques de nos musiques respectives. Sans ajouter rien d’autre. Quelque chose qui sonne vraiment. J’avais une grosse appréhension, parce que la musique traditionnelle africaine, même si ce n’est pas écrit, c’est très codé. Tous les rythmes sont transmis ancestralement et c’est beaucoup plus sophistiqué que ce que l’on peut croire : il peut y avoir plusieurs rythmes en même temps par exemple. Des éléments nous échappent. Donc je ne voulais pas faire quelque chose de pourri qui trahit l’esprit de la musique originale. J’ai appris avec Boddhi Satva, qui a fait des sons respectés autant par la scène européenne que par les Africains – car il est centrafricain, qu’on peut réussir ce genre de choses. J’ai beaucoup été influencé par sa manière de faire. J’ai fini par me jeter à l’eau, et comme j’ai eu la chance de jouer beaucoup de musique afro-cubaine avec des musiciens fantastiques par le passé, j’ai essayé de me baser dessus pour programmer la 808 sur les séances que Jacob avait enregistrées auparavant, sans les modifier. Finalement, ce que j’ai fait me satisfaisait, et Jacob aussi a été content du résultat. Il m’a même expliqué que les patterns que j’avait utilisés étaient ceux que les drummers jouaient au Zimbabwe sur sa musique ! Coup de bol.
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Le disque est sorti, et il a tapé dans l’oeil de RBMA. Ils ont mis le paquet pour faire venir Jacob et sa femme à l’occasion de leur festival, pour qu’on puisse jouer ensemble. Mais on avait que deux morceaux de faits ! Donc on a passé la semaine dans leur studio pour monter le spectacle et enregistrer un album. On avait un peu travaillé à distance, le concept était en place, mais on a dû faire quelque chose de spécial pour cette performance là. C’était une expérience inédite pour moi comme pour lui.
Merci pour ce moment. Un dernier mot sur ce qui nous attend dans un futur proche ?
Merci à toi, il y aura pas mal de sorties prochainement : avec Jacob on a un LP en préparation, j’aurai une zik sur le triple LP des 10 ans d’Hypercolour en novembre, et en 2017 un EP Sugar Cane Chronicle Vol. 2 et un autre EP electro. Comme le dit mon boss de label : « Witness the Gritness ! »