Review – Pittsburgh Track Authority
PTA pourrait très bien être l’acronyme de Preslav, Thomas et Adam mais également celui de Pittsburgh Track Authority. Les trois artistes viennent de la ville aux 446 ponts et ne s’en cachent pas. Issu initialement de la drum n’ bass, le trio est actif depuis 2011 sur différents labels tels que Work Them de Spencer Parker, Uzuri de Lakuti ou encore Argot le label de Steve Mizek (LWE). Depuis 2011, ils disposent également de leur propre label, Pittsburgh Tracks, sur lequel ils sortent leurs propres tracks et maintenant leur premier album Enter The Machine Age.
Preslav dispose d’un studio d’enregistrement appelé The Machine Age où l’album a été enregistré. Thomas Cox aka Pipecock est journaliste pour Attack Magazine, il a également été contributeur pour Resident Advisor. Adam est le seul qui exerce une profession en dehors de la musique. Pittsburg sans eux serait toujours en dehors de la carte des musique underground aux Etats-Unis mais les forcenés restent encore et toujours attachés à leur point d’ancrage et n’ont pas cédé aux séduisants avantages de l’exil outre-Atlantique.
Ce nom au travers lequel on note l’appartenance géographique comme la conséquence d’un cheminement de carrière bien précis ne doit pas être considéré au pied de la lettre comme un appellation d’origine contrôlée. Cependant, il explique probablement une partie format de leur album. Pour le trio Pittsburgh Track Authority, la notion d’album doit surement s’apparenter au concept de pot-pourri car on y découvre un panel d’ambiances très larges toujours exploitées avec une chaleur et des arrangements mûrement réfléchis, ni trop crades, ni trop propres, toujours pertinents.
Lorsque l’on commence à écouter l’album, Genta, bombe dancefloor de 5 min 40 pose les bases. Des mélodies de synthés rapides qui font effet immédiatement, un rythme syncopé et un son chaud et travaillé vous transporte bien loin de votre tourne-disque. On retrouvera cette sensation de voyage également dans Visions Of Serengeti, Fourth River (disponible en digital seulement) ou dans le fougueux et chevaleresque Broader Disco.
Là où les autres morceaux de l’album séduisent, c’est qu’il disposent véritablement d’harmonies et de mélodies qui leurs donnent du sens au delà du club. “Debonair” peut clairement faire penser à un instrumental pour BBoy. “Naked Triple” est une ballade synthétique mélangeant électro et Chicago house. Chaque track est un monde autonome qui vient faire briller une facette supplémentaire des talents de composition du groupe. Les onze tracks (si l’on compte les trois morceaux disponibles uniquement en digital) sont uniques et ne se limitent pas à un style particulier. À chaque morceau il s’agit d’un nouveau mélange exotique entre plusieurs thématiques précises. Il est difficile de formaliser un lien évident entre les tracks. Cependant à l’issue de plusieurs écoutes, on ressent dans la manière dont sont pensées et construites les différentes plages sonores un sentiment de continuité qui malgré l’hétérogénéité du disque donne un sens au tout.
