Avec des EPs sortis sur Opal Tapes ou Future Times, Huerco S. est dans le viseur des amateurs de house et techno depuis 2011. Son alias Royal Crown Of Sweden, projet plus profond, a également rencontré un vif succès en 2013. Mais ce qui a réellement propulsé le jeune producteur du Midwest, c’est son album Colonial Patterns sorti en 2013 et qui a été affiché comme un incontournable de l’année passée par des webzines influents de tout bord : Pitchfork, Resident Advisor, XLR8R ou Juno Downloads. Nous invitons Huerco S. samedi soir à La Machine du Moulin Rouge et à cette occasion, nous avons posé quelques questions à cet artiste intriguant quant à sa carrière et ses projets.
En complément de cet entretien, nous vous conseillons la lecture de notre focus qui lui est consacré. Ci-dessous, retrouvez son podcast pour XLR8R qui lui ressemble en tout point : une entrée en matière oppressante et atmosphérique qui laisse place à des morceaux house plus accessibles :
FRENCH VERSION
Salut Brian, première question que l’on se pose : d’où ton nom de scène (Huerco S) vient-il ?
En réalité, il n’a pas vraiment de sens. À certains endroits, cela signifie “Kid”, et ailleurs ça évoquera des images de régions montagneuses. En dehors de ça, il ne s’agit que de moi !
On ne sait pas grand chose de ta carrière. Tu n’as pas non plus donné beaucoup d’interviews. Est-ce dans le but de conserver un certain mystère ?
Je pense qu’il est important de la jouer quelque peu profil bas, oui.
Tu viens de Kansans City dans le Missouri, et tu vis depuis peu à Brooklyn. Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à t’installer là-bas ?
Probablement les mêmes raisons qui poussent des tas de gens à emménager à New York : les amis, les opportunités d’emplois, la culture, l’art etc. Je suis né dans le Midwest et j’y ai vécu toute ma vie, il fallait que je bouge et que j’expérimente de nouvelles choses.
Kansas City est connue pour sa scène jazz et des artistes tels que Charlie Parker et Lester Young, mais pas vraiment pour la musique électronique. Comment as-tu commencé à t’intéresser à la musique électronique ?
J’ai vraiment découvert la musique électronique grâce à internet et un de mes amis qui m’a fait découvrir la Drum’N’Bass à l’âge de 16 ans.
Comment tout ce bagage musical t’a-t-il aidé dans ton travail de production ?
J’était guitariste jazz avant de faire partie d’intégrer des groupes. Encore aujourd’hui, j’essaye d’incorporer ce savoir dans mes productions. Il en est de même pour mes capacités d’improvisation : je les ai acquises en jouant dans des groupes de noise.
Colonial Pattern a été nommé parmi les meilleurs albums de 2013 par des webzines influents tels que Juno ou Resident Advisor. Comment vis-tu tous ces titres honorifiques ?
C’est vraiment génial de voir autant de réactions positives à mon travail et je suis très reconnaissant, mais c’est tout, j’essaye de ne pas accorder trop d’importances aux reviews. Il faut aller de l’avant.
Tu joues souvent de la house – avec une certaine vision de ce genre – mais ton premier album dépeint une techno froide et sombre, pas vraiment orienté dance floor. Quel était le concept de cet album ? Comment expliques-tu ce changement de genre ?
Je suis influencé par tellement de genres que pour moi, faire un album tourné ambient n’était pas vraiment un grand écart. Je considère qu’un artiste doit continuellement progresser et expérimenter, et c’est ce que je fais. J’ai fait cet album comme l’étude d’une musique qui n’est pas faite pour danser.
Penses-tu que Colonial Patterns est fait pour les clubs ou qu’il se prête plus à un autre type d’écoute ?
Je pense que le DJ se doit de défier son audience, de la surprendre. J’entends par-là que si un DJ veut jouer des morceaux de mon album dans une atmosphère de club, cela peut fonctionner.
As-tu prévu de construire un live ou tu préfères te cantonner au mix ?
Ma résolution pour 2014 est de préparer un live set avant la fin de l’année. Pour l’instant, il faut que vous vous prépariez à entendre un DJ set !
Quels sont tes projets pour 2014 ? De nouvelles sorties ?
J’essaye de travailler avec tous mes amis de New York and de faire quelque chose d’unique. Pour le moment, je prépare quelques remixes qui sortiront à la fin du printemps je pense, et également un morceau pour une compilation vinyles sur Proibito, le label de Anthony Naples. Je prépare également 2 morceaux qui sortiront également bientôt sur Proibito.
Qu’est-ce que venir jouer à Paris t’évoque ?
J’ai été à Paris une fois seulement, et c’était pour un très court séjour, donc j’espère découvrir un peu plus la ville, goûter à de la vraie cuisine locale et fumer des Gauloises.
Nous retrouverons Huerco S. à notre prochaine soirée le 1er février à La Machine du Moulin Rouge (Paris) en compagnie de 2562 / A Made Up Sound et Another Pixel, checkez notre event Facebook !
Phonographe Corp présente AMUS / 2562, Huerco S & Another Pixel
Le 1er février
23h30 – 6h @ La Machine du Moulin Rouge
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ENGLISH VERSION
Hey Brian, the first question I have in mind is : where does your artist name come from ?
It’s a bit non-sense, really, in some places my name means ‘kid’, another location and it will conjure up images of a ‘mountain dwelling orc,’ regardless it’s just me.
We don’t know much about you and your career. You haven’t done a lot of interviews neither. Do you preserve the mystery on your character ?
I think it’s important to maintain a somewhat low-profile.
You come from Kansas City, Missouri, but now you live in Brooklyn. Why did you move there ?
Probably similar reasons why a lot of people move to NYC : friends, more job opportunities, culture, arts, etc. I was born in the Midwest and lived there my entire life, I had to move out and experience something else.
Kansas City is famous for its jazz music scene with artists like Charlie Parker and Lester Young, but not really for its electronic music scene. How did you start being interested in electronic music over there ?
I only found out more about electronic music through internet research and a friend tipping me of to drum and bass at the age of 16.
How did this music background help you in your producer work ?
I studied jazz guitar before ever joining any bands, and to this day I still try and incorporate my knowledge into my productions. The same goes for the improvisation skills I learned while playing in noise bands.
Colonial Pattern has been charted among the best EDM albums of 2013 by influent webzines such as Juno or RA. How do you live all these positive critics ?
It’s very lovely seeing positive reactions to my work, and I’m super thankful; But that is just it, I try not to put much thought into reviews. Just keep moving.
You use to play house – at least a certain vision of house – but your debut album depicts a cold and dark techno, not really dance floor orientated. What was the idea behind it ? How do you explain that change of genre ?
I’m influenced by a lot of different genres, so for me it wasn’t a big stretch to do something a bit more ambient. I feel as an artist one must continually progress and experiment, so that’s what I was doing. A bit of an étude into non-dance musics.
Do you think Colonial Patterns is suitable for clubs or better in an other atmosphere of listening ?
I think a DJ’s responsibility is to challenge its audience, that being said if the DJ is willing I think you could play several cuts of my album in a club environment.
Is there a live act in the making or you prefer to make the DJ ?
My New Years’ resolution is to formulate a live set by the end of the year. For the time being I guess you’ll have to settle for a DJ set.
What are your future projects for 2014 ? A new release soon ?
Trying to work with all my friends here in New York and really make something unique. Doing a couple of remixes that will probably be out late spring, as well as a track appearing on Various Artists 12” for Anthony Naples’ Proibito label. I will also have a 2 track 12” on Proibito sometime soon.
What does it evoke you to come and play in Paris ?
I have only been to Paris once, and it was for a very short stay so I am hoping to see more of the city, eat some amazing French cuisine and smoke some Gauloises.