Dans la scène house française, Laurent Garnier fait figure d’excellence et n’a jamais fait de faute de goûts dans sa direction artistique, que ce soit en tant que DJ, producteur, label manager ou programmateur de festival. Nous avions rencontré la légende en décembre pour une belle interview où il nous avait annoncé un tas de projets pour 2014, dont une sortie sur Still Music. Nous avons eu la chance de l’écouter, on vous en dit plus.
DJ Set de Garnier enregistré au club lyonnais Le Sucre
Les français qui réussissent à l’étranger, ça existe, on n’en a jamais douté. Jérôme Derradji en fait partie (écouter son Phonocast). Son label Still Music a fait des émules à Chicago depuis sa création en 2005 et a fidélisé un public large autour de sorties prometteuses venant de Mr Raoul K, Basic Soul Unit ou Rondenion. En 2014, il a décidé de frapper encore plus fort et impressionner la sphère techno avec la signature de AF 0490, nouvel EP de Monsieur Laurent Garnier. Notons qu’il s’agit de la première fois que le producteur signe un disque de son simple nom de famille. L’EP tient son nom d’une ligne aérienne Paris – Chicago. Logique.
Comme il n’est pas dans ses habitudes de décevoir son public et ceux qui le suivent depuis 1 mois ou 20 ans, Garnier n’y est pas allé de main morte. On pourrait penser qu’un artiste comme lui placerait des pions pour sa retraite, mais il n’en est rien : il préfère faire bénéficier une structure modeste de sa notoriété pour continuer à tirer vers le haut ceux qui le méritent. À la première écoute, on imaginerait presque être en train de découvrir le premier EP d’un producteur prometteur qui donne toutes ses tripes en 3 morceaux car il sait qu’il ne doit pas laisser passer sa chance. Mais non, il s’agit bien de l’homme qui a introduit la house en France et qui n’a jamais cessé de la représenter, aussi bien chez Canal + qu’aux Nuits Sonores.
En effet, le premier morceau “Bang (The underground doesn’t stop)” monte immédiatement en tempo. Garnier se défoule et balance un groove sévère à grands coups de piano, rappelant ses plus anciens morceaux avant de laisser place à “Boom (Chakolak)” qui démarre tranquillement et révèle immédiatement de grosses influences UK, ghetto et Bass Music – chose peu étonnante, Garnier ayant avoué être un grand fan de Bambounou et French Fries. Le tempo s’accélère lentement mais sûrement pour introduire une tension presque insoutenable avant de laisser place à “Beat (Da Boxx)” qui confirme la volonté du producteur de faire un EP club au vrai sens du terme. Le ton est puissant et rappelle une house violente flirtant avec la techno telle que Luke Slater aurait pu la produire.
On ne peut évidemment pas utiliser ici de formules toutes faites du style “Garnier confirme une fois de plus son talent…” car celui-ci n’a plus besoin de l’aval de qui que ce soit depuis bien longtemps. Une chose est certaine : ce disque tournera sur beaucoup de platines et on n’a pas fini de l’entendre en club !
AF 0490 sera dans les bacs le 11 février chez Still Music