Le « R’n’B de blancs » est un territoire où il est dangereux de s’aventurer et où peu d’artistes ont réussi à survivre. Côté français, on sera d’accord sur le fait qu’il n’y a aucun intérêt à s’attarder sur la chose. En revanche, du côté des Etats-Unis, c’est un peu diffèrent et des artistes comme Justin Timberlake ou Autre Ne Veut jouissent aujourd’hui d’une notoriété et d’une reconnaissance importante au même titre que Miguel, Drake, The Weeknd ou encore Frank Ocean.
Le R’n’B de lover marche donc assez bien en ce moment, et savoir pourquoi il est beaucoup plus stylé aux Etats Unis qu’en France est une question à laquelle il faudrait beaucoup de temps pour répondre. En revanche, ce qui est sûr, c’est que ce phénomène musical qui vient puiser ses influences dans les racines les plus profondes du kitch et de la sensualité, voit naître et se développer des artistes originaux et talentueux, érigés aujourd’hui au statut de stars internationales et pour certains à celui de de sex-symbol. Ne tombant pas dans le mauvais goût et refusant surtout la médiocrité, même si tout semble avoir été fait, de jeunes musiciens réussissent encore à nous surprendre. Et c’est justement le cas de Shy Girls.
Un nom de groupe de filles, mais mené en réalité par le jeune Dan Vidmar, originaire de Portland dans l’Oregon, et qui commence à faire parler de lui depuis la sortie de son premier EP, Timeshare. Six titres pour 26 minutes d’appel à la sensualité et à l’amour. Une production digne des plus grands titres de Culture Club quand Boy George était au sommet de sa gloire, avec des vocalises à n’en plus finir et des solos de saxophones que l’on n’oserait plus utiliser aujourd’hui tellement ils ont traumatisé toute une génération de fans de musiques. Bref, des prods qui auraient pu faire office de bande originale d’un film des 90’s avec Michael Douglas en super-star draguant des filles portant des jeans Levi’s taille haute délavés.
Certains iront sans doute jusqu’à cracher sur ce genre de musique et sur les morceaux de Shy Girls, mais il n’empêche que Dan Vidmar est parvenu à créer un projet hors-format et surprenant, notamment par ce côté si exagéré qui en fait presque une caricature. Mais une caricature peut être même voulue, extrêmement bien menée et au final convaincante. On se laisse facilement séduire par « Second Heartbeat », dont le refrain nous rappelle « Do You Really Want To Hurt Me », « Still Not Falling » ou encore « Under Attack », titre pour lequel Shy Girls a été remarqué par la presse indie américiane.
Timeshare est à écouter ci-dessous et ses titres figureront bientôt dans les playlist « Love » de vos iPod ou des sites de musiques. En tout cas, nous on a bien aimé cet EP, et on ne saurait que vous conseiller d’écouter cet artiste totalement décalé.
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