Comme beaucoup d’histoires, celle de Lazare Hoche Records (LHR) commence en 2011 par une rencontre. Celle de Thomas, Alexandre et Lazare Hoche, également connu en tant que Charlie Naffah. En 2012 la team s’élargit, traverse les frontières et vogue vers Amsterdam où Malin Génie rejoint les rangs. Un homme averti en vaut deux, et deux avis valent mieux qu’un, il s’attèlera alors avec M. Naffah à la DA musical du label.
L’union fait la force et la petite structure parisienne l’a bien compris, puisqu’en bientôt deux ans d’activité on remarque qu’elle opère un développement assez structuré. Le label se construit autour d’un noyau dur de quelques artistes frondeurs, engagés, et ayant plutôt bon goût. Le crew cultive l’amitié et la proximité, mais sait rester ouvert, en atteste le morceau de Terrence Parker de piano house “Outstanding” qui suinte l’euphorie et l’allégresse.
Aujourd’hui, il est appréciable d’entendre quelques artisans de la House de cet acabit. En cinq disques, on note que LHR fait dans la House dansante sans prétention, celle qui fait bouger les bassins et sans pousser au confinement. Une formule simple, efficace et clairement affichée qui a son succès. Il n’y a dans cette démarche aucun appel racoleur au revival ni au classique ou quelques autres incitations à l’intégrisme musical, si ce n’est peut-être dans la mention “vinyl only”. Le label rappelle avec plaisir certains disques de NRK Music avec Inland Knight pour l’aspect “Pumpin’”; mais aussi un côté aguicheur que l’on retrouve sur le morceau “Oms” de Lazare Hoche et Malin Génie. Sans oublier de bonnes influences Old School parmi lesquelles on pourrait citer DNH, King Street Sounds ou encore Parker Music Works.
Lazare Hoche – Rigueur et travail
Jeune homme talentueux et entreprenant, Charlie Naffah, plus connu sous le nom de Lazare Hoche (son Phonocast ici), est un artiste de la capitale qui a le vent en poupe. S’il tire son épingle du jeu c’est surement grâce à un solide bagage musical et une rigueur de travail qui transparait sur l’ensemble du label. Ses mixes et ses productions parleront pour lui. Dans une interview pour Pulse Radio, il disait dormir à côté de sa 909 et de sa MPC3000. Cela ne nous en dit pas énormément sur la qualité de son sommeil, mais met en lumières l’état d’esprit d’un producteur qui ne néglige aucune source d’inspiration ou élan de créativité. Il s’illustrait dernièrement sur la sortie I Don’t Sync So Vol.II en collaboration avec Malin Génie, et Samuel André Madsen.
Malin Génie – La touche hollandaise
Nouveau phénomène venu tout droit d’Amsterdam, il a rejoint le label en 2012 et s’occupe avec Lazare de la direction artistique de la structure. Ses morceaux on trouvé échos sur différentes scènes, et ses premiers disques sont sortis chez Slapfunk et TINK ! Le jeune Dj/producteur et compagnon de jeu de Lazare Hoche commence à se faire une jolie réputation au sein de la scène amsterdamoise.
Samuel André Madsen – Copenhague Sur Seine
A tout juste 26 ans, Samuel André Madsen (son Phonocast ici) est étudiant en théologie la semaine et le reste du temps producteur et Dj. Avec quelques lignes à son CV plutôt éloquentes on remarque au fil du temps que le jeune Danois est un artiste des plus prolifiques. Muni d’une petite poignée d’alias, son travail a été sorti sur des labels tels qu’Underground Quality, Concrete Music, Nsyde ou Tartelet. Ces derniers mois, il vivait à Paris et a eu le temps de vraiment prendre part à la scène locale.
Mandar – L’union fait la force
Derrière cette mystérieuse formation apparue pour la première fois sur le I Don’t Sync So Vol II se cachent nuls autres que Samuel André Madsen, Lazare Hoche et Malin Génie. Les deux morceaux parus sur le double EP annoncent les prémisses d’une possible série de productions. Dans un futur proche un EP devrait paraître.
S3A – House et tradition
Sampling As An Art (son Phonocast ici) est un artiste Parisien plutôt technique que ce soit côté production ou côté mix. Il est du genre prolifique et a accumulé quelques sorties notamment via ses nombreuses collaborations avec le label parisien Hold Youth et Phonogramme ou plus récemment Local Talk. En dehors de ça, son travail méticuleux laisse présager de bonnes choses pour l’avenir et qui a déjà séduit beaucoup de passionés avec son morceau “Delphine’s Theme”, et dont nous faisons partie puisque S3A était l’invité de nos deux ans, l’année dernière à Reims.
Les autres mecs sympas, du label sont encore méconnus du grand public et nous sommes à ce jour moins à même d’avoir des informations sur Philou Louzolou ou Larry De Kat, mais leurs musiques parlent en leur faveur. Parmi les profils décrits plus haut on remarque quelques traits communs: ce sont des passionnés et des travailleurs qui se développent de manière autocentrée, préférant surement innover que de s’approprier quelque chose qui ne leur appartient pas.
A part pour Terrence Parker qui dispose depuis longtemps d’un univers et d’une signature bien marqués, les autres artistes ont beaucoup apporté à l’identité du label. Les initiatives telles que Mandar, Larry De Kat, ou encore l’inconnu Phil Louzolou, affirment une volonté ferme de proposer quelque chose qui leur est propre. L’opus numéro 6 est d’ailleurs en préparation. On ne s’aventurera pas dans une review complète du disque mais la direction artistique de Lazare et Malin Génie frappe de manière chirurgicale et fera l’unanimité chez les diggers. En effet, le LHR06 est une réedition qui pioche avec un bel esprit de synthèse dans les deux seuls disques issus de Nimbus Quartet, la collaboration de Woody Mc Bride et Dave Stevens. Ci-dessous vous trouverez une preview du LHR06 qui sortira fin Novembre :
Lazare Hoche nous a fait une playlist de morceaux constitutifs de l’identité sonore du label. On souhaite bonne chance à l’équipe de LHR pour leurs futurs projets.
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