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Si Tom Trago affirme à qui veut l’entendre que n’importe qui peut être producteur, à condition d’accepter la loi des “10 000 heures en studio”, celui-ci continue à se démarquer avec la sortie de son prochain album (prévu pour le 20 septembre) qui n’a rien de décevant. On le savait prolifique, on le sait dorénavant workaholic : son 3ème LP n’est pas encore sorti qu’il annonce déjà une nouvelle collaboration avec Bok Bok. Alors que “Sky High / Rise Up”, sorti il y a 1 an, n’avait rien de très engageant, “The Light Fantastic” s’avère être un très bon disque dépourvu de violence et balayant un large panel d’influences.
Nous avons fait une playlist de quelques titres définissant l’univers du personnage, bonne écoute !
Il se faisait désirer depuis 1 an avec des mixes enregistrés un peu partout, une longue tournée et une poignée de remixes pour Jacques Renault ou du classique Let’s groove de George Morel (un peu torché). Rush Hour a confirmé en début d’été la sortie imminente de ce long format très attendu depuis “Iris” sorti en 2011 avec un sampler 3 titres qui mettait l’eau à la bouche. Trago a toujours cultivé la volonté de s’entourer de guests & remixeurs de talents. “The Light fantastic” ne déroge pas à la règle : après Cinnaman, Romathony (RIP), Tyree Cooper ou Actress, son album compte, sans surprises, San Proper, Steffi et Ben Westbeech. Le projet initial n’en est pas pour autant dénaturé, comme c’est souvent le cas sur les albums House. Il a en revanche fait cette fois appel aux héros locaux ou à des producteurs hollandais / basés en Hollande. Tom Trago ne fait aucune infidélité à Rush Hour, malgré le lancement récent de son label, Voyage Direct, dont le nom est inspiré de l’intitulé de son premier album.
L’ordre des morceaux a été finement choisi, et la tension monte d’un cran à chaque nouvelle piste. Si True friends est un peu simpliste, Down under met la pression avec un groove malfaisant et une certaine définition de la funk. Trago a pensé l’album comme un disque qui accompagnerait parfaitement une soirée, du coucher au lever du soleil, en passant par de la deep house, de l’acid ou encore du son warehouse. Jack me, qui avait déjà filtré dans son DJ set au Panorama Bar (disponible sur son Soundcloud), casse l’album en 2 et encanaille l’auditeur. Petite surprise, 2 interludes de 2 minutes font la part belle à une sorte de hip-house, chose que le producteur n’avait jamais osé faire dans ses précédents disques ! Après un Cosmic Blacksmith qui nous fait souffler, le disque enchaîne avec The Elite et Two Together très énervés, avant de conclure sur 2 morceaux plus mélancoliques, The wrong right et I still desire.
“The Light Fantastic” ne comporte aucun morceau qui laissera un effet indélébile comme avaient pu le faire Rootstopia, Passion ou Use me again, mais propose une vision originale de la house, entre pop et deep, que même les puristes pourront apprécier.