Après une fin d’année marquée par la sortie du premier EP de Môme, « Control », Fragil attaque 2013 avec un second disque de ses petits protégés, Society Of Silence, qui est la suite logique de « Kulp ».
Society Of Silence est le duo parisien que nous avions élu parmi les artistes à surveiller pour cette année 2013. Et ils ne se sont pas faits attendre. L’année vient à peine de démarrer qu’un nouvel EP est sur les rails, après un essai en autoproduction et un premier passage chez les nantais de Fragil. Benoît Legrain (aka BNY) et Nicolas Villebrun (aka Tite) sont de jeunes producteurs mais possèdent déjà un bon bagage musical. On ne sait pas grand chose de BNY, mais Tite est le musicien qui se cache derrière la production de Poni Hoax. Les 2 machinistes ont combiné leur culture et leur savoir pour donner leur vision du son de Detroit. Ils n’en sont qu’à 3 EPs, mais leur live est déjà bien ficelé, la preuve avec ce podcast pour nos confrères Jekyll & Hyde, enregistré lors de la Coffee & Marmelade #1 (Sonotwon).
« Matin Noir » est un 2 titres composé d’un morceau original et d’un remix en face B. Après écoute des autres EPs de Society of Silence, « Matin Noir » s’avère être moins marquant et plus atmosphérique. La face A est une techno sombre, lente et longue s’étalant sur 7 minutes de parade éculée, simple, à l’image de son nom. C’est une musique sourde que l’on attend au tournant : on s’imagine que Matin Noir va tôt ou tard décoller, mais le morceau se termine sur les mêmes affres mentales appréciables par peu de monde en dehors des initiés. Il est certain que Matin Noir ne retournera pas les dance-floors mais fera une belle outro classieuse, idéale pour clôturer comme il se doit une intense soirée hangar. Une des forces de Fragil réside dans la notoriété de ses remixeurs. Alors que MôMe se faisait remixer par Tevo Howard et que Woman se payait Gerd & San Proper, Society of Silence s’offre les services de Vakula, l’ukrainien à l’impressionnante liste d’EPs. Le résultat est plus musclé et contrasté, Matin Noir est mise en lumière et le remix s’avère être moins deep que l’original. Le morceau devient méconnaissable et plus accessible. Le disque trouve, avec cette relecture, un double usage : un côté planant et profond, et un autre plus club laissant une plus grande liberté aux DJs qui le joueront.
Fragil montre une fois de plus qu’il a su parier sur les bons poulains mais il semble que “Matin Noir” aurait plus sa place sur un album qu’un EP 2 titres. On regrette également le format qui avait marqué les premiers maxis du label : 4/5 titres et une pochette réalisée par Plasticbionic (heureusement rattrapé par un superbe macaron). Dorénavant, les EPs du label ressemblent plus à des disques destinés aux DJs qu’à des objets à mettre en évidence dans sa discothèque. Quant aux Society Of Silence, ils démarrent l’année du bon pied, et on ne se doute pas qu’ils nous réservent d’autres surprises… Vivement qu’ils nous pondent un album ! On vous le répète, il faudra compter sur eux.
