Un étrange nom, je vous le concède : SWQW pour Secret Weapons for Quiet Wars. Pour ceux à qui cela ne dirait rien, nous vous présentions en août Chroniques Électroniques par une playlist violente et oppressante. SWQW n’en est que sa suite logique, née de ses cendres pour frapper plus fort, plus vite.

En ce jour de Noël, vous allez probablement vous exploser la panse au foie gras & Champagne, du moins pour les plus chanceux d’entre vous. Avant de vous laisser pour festoyer en famille, nous vous proposons de vous mettre en condition avec la playlist de la rédaction de SWQW. On a un peu loupé le coche en septembre quand le projet a opéré sa mutation, on se rattrape aujourd’hui en guise de cadeau de Noël. Il y a un peu de tout, du free jazz, de la house, de la dub techno et même du slowcore. Comme le dit si bien B2B, l’un de ses représentants, “elle reflète assez bien SWQW : explosion des schémas, rejet des cases, volonté d’amener l’auditeur vers des sphères inconnues, mauvaise foi assumée, indépendance absolue”. Voilà qui est dit, nous vous souhaitons un joyeux Noël.

Vijay Iyer Trio – The Star of a Story

Très actuel, avec notamment sa reprise de Mmmhmmm de Flying Lotus, le Vijat Iyer Trio est tout de même beaucoup moins bourrin que d’autres trios jazz comme BADBADNOTGOOD ou The Bad Plus. Accelerando est aujourd’hui ce qui se fait de mieux en jazz libre, moderne et virtuose. « The Star of a Stoty » en est le meilleur exemple, avec son crescendo intense et romantique.

Recloose – Don’t Get Me Wrong

Vétéran de la house, membre actif de l’Innerzone Orchestra de Carl Craig, Recloose est un monument, cumulant les sorties sur des labels aussi classes que Peacefrog, Planet E, Rush Hour, Sonar Kollectiv et maintenant Delusions of Grandeur. Malgré sa longévité et sa productivité, il ne perd pas l’inspiration : son Don’t Get Me Wrong, sorti il y a quelques mois, restera un des titres house les plus entêtants de 2012, avec sa basse démoniaque et son obsédant sample vocal.

Fennesz – Fa (Mark Fell Remix)

Quand le maitre autrichien de la musique électronique exigeante rencontre le plus grand théoricien house en activité cela donne 12 minutes ascensionnelles de souffle continu. Lancinant et hypnotique à l’extrême.

Anstam – Handsome Dances the Dance

Loin de se reposer sur les lauriers tout frais que lui a valus “Dispel Dances” l’année dernière, Lars Stoewe poursuit ses expérimentations. Le présent morceau permet d’apprécier la finesse de son travail sur les percussions, jouant sur les textures et les variations rythmiques pour emporter l’auditeur dans une aventure aussi troublante qu’haletante.

Silent Harbour – Cascade

Boris Bunnik a abandonné (provisoirement ?) l’alias Conforce pour aller explorer les potentialités de la dub techno. Avec ses basses profondes et enveloppantes, Cascade immerge l’auditeur dans un univers sous-marin, sombre, inquiétant, extrêmement suggestif, invitant, selon l’humeur, à la méditation métaphysique ou à l’introspection.

Ekca Liena & Spheruleus – Derecho Belt

Pression du temps qui se craquèle, pluie froide qui s’infiltre dans les os. Enfant de deux univers, ceux de Spheruleus et d’Ekca Liena, Derecho Belt crépite comme un crachin sous une peau en flottaison, trouée par la densité de drones humides et de cordes brumeuses.

Hawks – Sunder King

Hawks pratique aux heures ouvrables un noise-rock charpenté et vicieux, école 90’s-Jesus Lizard et tout le bordel. Nonobstant l’excellence du chaos proposé, tu te dis que tu connais la chanson. C’est le moment que choisit ce Sunder King, malsain comme du Oxbow, pour te suivre jusque chez toi par une nuit pluvieuse, et venir hurler à ta fenêtre quand tu fermes les volets en tremblant. Groove lent, oppression maximale, et brutalité soudaine pour le viol auditif parfait.

Seven That Spells – The Wall

Depuis près d’une décennie, les croates de Seven That Spells pratiquent un kraut-rock psychédélique aux méthodes stoner et jazz dans une terrifiante indifférence. Conscient que cela ne peut plus durer, SWQW t’offre une occasion en or de découvrir le meilleur groupe du monde jusqu’à preuve du contraire. En prime : des pochettes aux sous-entendus subtils.

Jessica Bailiff – Goodnight Hope For More

Jessica Bailiff, princesse folk du label Kranky, revient après six ans de silence solo et doomise son slowcore éthérée pour offrir en sacrifice une drone-berceuse païenne. Faites de beaux rêves.

Matt Elliott – Dust Flesh and Bones

N’oublions pas qu’un des meilleurs albums de 2012 est sorti en 2011… Titre phare de Matt Elliott, ‘Dust Flesh and Bone’ est la parfaite complainte flamenco fantomatique d’un homme brisé. Quel plaisir de se sentir seul.

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