Depuis nos débuts, nous avons toujours tenté de mettre en avant des artistes et des projets originaux, sortant de l’ordinaire et explorant avec technique et créativité l’univers infini des musiques électroniques. Une volonté que nous nous efforçons de maintenir, pour donner à des personnes dont nous aimons le travail, une sorte de reconnaissance mais aussi un média afin de communiquer et de diffuser leurs œuvres. Aujourd’hui, tout en étant fidèles à notre philosophie et à notre amour pour la musique, c’est vers deux nouveaux et ambitieux projets, fortement liés entre eux, que notre choix s’est porté.
Le premier est la bande originale du film L’Age Atomique réalisé par Helena Klotz, premier volet d’une trilogie portée sur la jeunesse. Cette jeunesse, elle l’évoque à travers les personnages de Victor et Rainer qui, un samedi soir banal d’errance et de zonage, se retrouvent pris dans une traversée de Paris intime et mystique qui les mènera jusqu’au fond d’une forêt déserte et silencieuse ou leur relation prendra soudain une autre dimension. Récompensé par de nombreux festivals, L’Age Atomique semble avoir séduit la critique dans son souci de capter une jeunesse en proie à de nombreuses interrogations et qui tentent d’y trouver des réponses sur un fond de conte urbain, nocturne et mystérieux.
Cette réussite, la bande originale y a donc amplement contribué. Composée par Ulysse Klotz, frère de la réalisatrice et musicien polyvalent auteur de nombreuses autres musiques de film (Zombies, Low Life), elle est l’âme, la « substantifique moelle » du long métrage, et ce, à un tel point qu’on n’aurait pas pu imaginer un autre univers sonore. L’image prend alors toute sa puissance dès les premières notes, et c’est étonnant de voir à quel point elles deviennent indissociables et créent ensemble une énergie captivante. Un étonnement d’autant plus fort, qu’Ulysse Klotz a au départ travaillé sans les images du film. Connexion des esprits ou envie mutuelle, je ne saurais répondre…
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Il en résulte un album audacieux, qui nous plonge pendant près de quarante minutes dans un univers musical composé de nappes atmosphériques et planantes, de synthés aux sonorités presque cérébrales et de rythmes linéaires mais entraînants. A l’écoute, L’Age Atomique provoque une sorte de questionnement, nous invite parfois à l’introspection et suscite même une espèce d’angoisse inexpliquée. On trouve ça étrange, mais séduisant et même si les morceaux nous plongent dans un état second, on ne se lasse pas de les réécouter parce qu’ils sont beaux et plein d’émotions. On retiendra le superbe « AgeAtomique » qui ouvre l’album et composé, comme à ses débuts, en collaboration avec l’artiste français et ami intime de Klotz, Romain Turzi. Mais aussi « GayMond », morceau traversé par une sorte de violence sous-jacente mais aux rythmes électroniques percutants.
Venons-en au deuxième projet dont on voulait vous parler. On ne s’est pas transformé en blog pour cinéphiles donc ce n’est pas le film à proprement parler. Ce deuxième projet est le jeune label sur lequel sort cette bande originale et qui a décidé comme première sortie de distribuer et diffuser l’audacieuse œuvre musicale d’Ulysse Klotz : Ventura Records. Pensé pendant plusieurs mois par une équipe de jeunes passionnés de musique ayant fait leurs armes dans des structures prestigieuses de ce secteur et lancé en même temps que L’Age Atomique, Ventura Records s’est donné, comme nous, l’objectif de mettre en avant des artistes et des projets originaux, sortant de l’ordinaire et explorant avec technique et créativité l’univers infini des musiques électroniques. Et c’est avec le travail de Klotz que le label, symbolisé par une arche fracturée, tente de relever le défi qu’il s’est imposé à lui-même : penser la musique comme vecteur d’un imaginaire visuel puissant. Suivez Ventura Records de près, les prochaines sorties arriveront bientôt. En attendant, vous pouvez commander le vinyle de L’Age Atomique sur leur site, http://www.ventura-records.com/
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