On a déjà parlé du concept de PhonoFam’, ce terme s’applique parfaitement à Velours qui a également fêté ses 2 ans en mai. Velours a, à la différence de nous, un but récréatif (concerts, management) mais aussi social (animation dans des hôpitaux). Depuis 2 ans, l’association accompagne des groupes (Meltin’) d’esthétique hip-hop / jazz et remplit les salles de concert. C’est d’ailleurs une des rares structures associatives qui peut se vanter d’avoir fait carton plein dans la grande salle de La Cartonnerie… Comme si ce n’était pas assez, l’équipe soutient des collectifs de danseurs, des photographes (Mokhtar Gordon, Théo Gosselin) ou encore des grapheurs.
Le week-end dernier, la bande de joyeux lurons organisait avec La Cartonnerie une journée entière dédiée à la culture hip-hop en préambule du Reims Hip-Hop Festival avec une block party, un contest de skateboard (avec le skateshop Mojito), un vernissage et un concert réunissant Rocca, Jazzy Bazz (L’Entourage) et Triptik. Velours sera également actif durant le festival et nous ne manquerons pas de vous informer des différents évènements. En attendant, DJ Poom, l’un des sélecteurs officiels de l’association, nous a préparé une playlist reflétant les influences de Velours.
Organized Konfusion – Prisoners of War
Dans la liste des meilleures choses qui soient arrivées à l’humanité, quelque part entre le vaccin contre la variole, la moue de Scarlett Johansson et les Dragibus maxi (surtout les bleus, ceux à la cerise), on trouve le 1er album d’Organized Konfusion. Et on se dit que si le business de la musique avait été une méritocratie, ce duo aurait connu une gloire planétaire. Entre storytelling de ouf, rimes multisyllabiques ricochant contre les tympans et instrus qui fonctionnent comme un feu roulant de breakbeats, Prince Po et Pharoahe Monch (alias le rappeur préféré de ton rappeur préféré) slaloment à vitesse sub-luminique.
Ligne de basse monstrueuse, funkyssime riff de guitare et voix smooth en diable sont les ingrédients de base de ce morceau de Pure Essence, obscur combo de l’Ohio dont on apprécie ici le quart d’heure warholien exhumé de quelque bac poussiéreux par la fine fleur du crate digging US.
Blackalicious – Alphabet Aerobics
Si vous avez des potes relous qui rappent, faites-leur écouter Alphabet Aerobics. Projets de retraite rapologique garantis dans les 3 minutes.
Gil-Scott Heron – Is that Jazz ?
Dans 600 ans, quand les gens penseront à rouvrir les yeux et les oreilles, ils se retrouveront nez à nez avec le visage baigné de douceur, d’intelligence mais en même temps de résolution de Gil-Scott Heron. Puis, éblouis par la pochette, ils écouteront “Is that Jazz ?”, descendront dans la rue, feront la révolution (car elle ne sera certainement pas télévisée) et commenceront peut-être enfin à s’aimer les uns les autres.
A Tribe Called Quest – Electric Relaxation
Tout est dit, non ?
Ils mettent un truc dans le biberon de leurs bébés, les gens de l’Ohio ou bien ? Après le morceau de Pure Essence, nouvelle preuve qu’en 1973 les natifs de l’Ohio savent faire autre chose que…au fait, on fait quoi, dans l’Ohio, à part des tueries Funk samplées par tout le monde et sa grand-mère (tiens, par Tribe Called Quest, justement)?
Formé dans l’Ohio à la fin des 60’s…nan, on déconne… Mais ce serait tout à fait possible.
Dans la famille “les artistes trop méconnus qui sortent régulièrement des classiques dont tout le monde se fout”, je voudrais le tonton. Oh? Masta Ace ! Cool, je l’avais pas, celui-là !
Si le “Comanche” de Jorge Ben était une boisson, ce serait un verre de jus de mangue savouré sur la plage de Copacabana aux premières lueurs du matin.
Killer Mike feat. Bun B & T.I – Big Beast
Si le “Big Beast ” de Killer Mike était une boisson, ce serait un jerrican de kerosène introduit dans votre oesophage par des gens moyennement sociables et possesseurs d’un briquet à 2h du mat’ dans une ruelle poisseuse d’Atlanta.
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