Prenez Etienne Jaumet, Neman, le batteur survolté d’Herman Düne, ajoutez à cela une bonne dose de Subutex et vous obtiendrez un aperçu de ce que peut-être la musique de Zombie Zombie : un concentré de sons intenses à un rythme soutenu. Le side-project français le plus excitant de ces dernières années remet le couvert avec un second album explosif, “Rituels d’un nouveau monde”.
En 2007, la France découvrait le duo avec un premier album salué par la presse, sorti à l’ombre de Justice et de l’explosion de l’électro turbinée. Cosmic & Etienne n’ont ensuite pas tardé à se consacrer à la réalisation d’un excellent EP de reprises dédié à John Carpenter. Le groupe va même jusqu’à reprendre l’intrigue de “The Thing” pour l’un de ses clips, pâtissant ainsi d’une étiquette de compositeurs de BO de films. Ils ne s’endorment pas pour autant sur leurs lauriers, le side-project devient un groupe à part entière et Zombie Zombie relève avec brio la rude épreuve du second album.
Si Herman Düne est en perte évidente de vitesse depuis le départ de Stanley Brinks, il n’en va pas de même pour Zombie Zombie qui parvient même à affiner son style avec ce second opus. Ils s’affranchissent de cette image de compositeurs de BO et prouvent avec “Rituels d’un Nouveau Monde “ qu’ils sont tout à fait capables de créer une musique dance-floor avec leurs propres codes. Sans surprise, il est produit par Joakim qui apporte sa science et fait de cet album une pièce de qualité. “Rituels d’un Nouveau Monde” est une sorte de carte postale intergalactique écrite par le duo et révélant un univers bien à eux, inimitable.
Dans ce LP, Zombie Zombie sort la musique de ses gonds et fait fi des limites de cette dernière. On dit que le cerveau humain n’utilise que 90% de ses capacités, Zombie Zombie exploite 120% des capacités offertes par ses machines. Les claviers vintage collectionnés par Etienne Jaumet (voir notre interview ici) apporte une valeur ajoutée exceptionnelle à la musique du groupe, à l’heure où un seul ordinateur suffit à composer un album entier. Le rendu est strident, abrupte et s’écoute d’une traite, sans poser de questions. Le chaos omniprésent est un gros doigt levé à la face de la supposée fin du monde. Certes, Zombie Zombie s’enferre dans un seul genre mais il en dévoile toutes les facettes, l’explore de fond en comble. Pas besoin de nappes sophistiquées et interminables pour nous faire voyager. De simples machines d’une autre ère suffisent à faire gamberger nos esprits au-delà de la stratosphère. Le duo nous invite à la danse, au voyage, à l’extase et à l’oubli.
Zombie Zombie se fiche des codes et quotas de l’industrie formatée du disque et le prouve avec cet album expérimental. Ne nous posons pas de questions, et rejouons “Rituels d’un Nouveau Monde” du début, encore et encore.
Zombie Zombie jouera à La Cartonnerie de Reims le 26 octobre prochain
Sortie le 22 octobre sur Versatile
En exclusivité pour Phonographe, un remix inédit du rémois Bruit Fantôme publiée dans la playlist hebdomadaire de la semaine dernière qui lui était consacrée: