One O’Clock est un blog pas comme les autres parlant de la Beat secene mondiale, avec une préférence marquée pour LA. Nous les avons rencontré sur ce magnifique réseau qu’est le net et depuis, on ne les lâche plus ! François et Pierre sont des amateurs de gros sons crapuleux, de beats sanglants et de rappeurs névrosés. Chaque jour que Dieu fait, ils fouillent Bandcamp et cie à la recherche du beat perdu. En plus d’avoir une plume fine, ils sont depuis peu promoteurs de soirées et leur première teuf a réuni plus de 800 personnes sur la plage du Glazart en plein mois d’août. Respect. Après nous avoir fait une bête de playlist, nous avons convenu ensemble d’un échange d’articles. C’est au tour de One O’Clock de s’inviter dans nos pages.
“I wake up and I have to go to work, regretting that”. Bedroom producer, c’est l’expression consacrée pour ces gars là. Knxwledge, Mndsgn, Mike Slott et tous les autres beatmakers qui crèchent à Los Angeles. Une seule raison saurait les déloger de leur piaule, le travail. Pragmatique. On l’a compris chez Knxwledge, il s’agit d’un truc alimentaire, rien de plus. “Je fais de la musique tous les jours. Je me lève et ne fait que ça, comme je peux et autant que je peux”. Une obstination (ou obsession) qui vaut au producteur le titre de “Bandcamp king of the beat-scene”. 37 sorties Bandcamp – EP et LP confondus – depuis Juillet 2010. Déjà 3 ce mois-ci. “E v e r y s i n g l e d a y” ajoute t’il.
De fait, l’annonce d’un nouvel album de Glen Boothe – c’est son nom – ferait presque figure de non-évènement. Pourtant, celui qui fait généralement cavalier seul – à l’exception d’une brève affiliation au label All City Records (Onra, Fulgeance, Hudson Mohawke, Martyn ou Samiyam) – rejoins ici les rangs de Leaving Records, le label de Matthewdavid – en fait quatre barbus dépressifs écoutant des cassettes d’ambiant à longueur de journée dans un rade à bière de Downtown L.A. Le rapprochement, inattendu c’est vrai, peut paraître curieux de la part de Knxwledge – l’admirateur de J Dilla et Karriem Riggins (producteur de The Roots, Talib Kweli, Slum Village) s’associant à une bande de poilus complètement possédés. Mais derrière l’arythmie que défend le label californien, le Hip-Hop transparaît en toile de fond. Une matière brute exploitée par presque tous ses artistes. Discrètement – Ssaliva, Ras G ou Dakk – ou directement – Jonwayne, Jeremiah Jae (le titre Moonblood) ou Seregenti.
Comme Samiyam ou Karriem Riggins, et avant eux James “Dilla” Yancey, Knx. a émigré à L.A. Un exil selon lui de mise : “Si tu ne vis pas à Los Angeles ou à coté, tout devient plus compliqué (…) il y a une vibe extraordinaire ici”. Car la Cité des Anges – un épicentre musical à peine contredit par le sursaut de la Grosse Pomme (A$AP Rocky, The Underachievers ou Clams Casino) – se nourrit d’une émulation constante. A l’image de “Bttrskotch”, une liaison à première vue inédite que la cité concilie, les “same old loops” de Knx. se nourrissant au même titre que les productions de Leaving, de samples bancals et de textures épaisses. Une atmosphère brumeuse voire sale “Je suis très mauvais au mastering mais j’essaye vraiment” pour une cassette de 11 minutes et 11 tracks.
Une beat tape, une vraie.
Pierre
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Pour aller plus loin :
http://knxwledge.tumblr.com/
http://gloof.bandcamp.com/
Les mp3 sont maintenant dispo ici en free download .
