Dans le cadre du festival Montréal Électronique Groove, un Piknic Électronik, institution montréalaise du dimanche après-midi durant l’été, est organisé rassemblant les frères d’armes Lunice, Jacques Greene, MachineDrum et Son Raw. L’équipe du MEG et des Piknic ont gentiment arrangé une entrevue entre Phonographe et Lunice à l’occasion de cet évènement exceptionnel et de la sortie de son projet TNGHT. Danseur devant l’éternel, Lunice est l’interprétation même du mot “Swag” utilisé à tort et à travers. Nous avons réussi à attraper le bonhomme par téléphone avant son DJ set sur la BBC avec Four Tet.
Pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas, présente-toi, d’où viens-tu ? Quel âge as-tu ?
Mon nom est Lunice, c’est aussi mon nom de scène, je viens de Montréal, Québec au Canada, j’ai 24 ans et j’ai toujours été dans le rap.
Comment as-tu démarré la musique ? As-tu commencé directement par du hip-hop ?
Je viens vraiment de la culture hip-hop, j’ai commence en achetant des disques, puis en mixant et scratchant. Je me suis ensuite dit qu’il fallait que je fasse mon propre son.
D’ailleurs, produis-tu des tracks pour des rappeurs ?
Oui, oui, jusqu’à présent j’ai produit des sons pour Wiz Khalifa, Chiddy Bang ou Lil B et j’espère vraiment produire plus de rappeurs dans le futur.
T’arrive-t-il ou t’est-il déjà arrivé de composer uniquement avec des samples ?
Oui, j’utilise tout ce qui est à ma disposition. Je ne pré-détermine jamais les outils que je vais utiliser pour composer. Tout se fait dans le moment. Si je sens que j’ai besoin d’un sample ou autre, je vais le récupérer. Si ça ne colle pas, j’essaye autre chose.
Parlons de ton projet TNGHT. D’où est partie l’idée ?
J’ai découvert HudMo par un de ses remixes pour Gucci Mane (Sinden), comme j’ai beaucoup aimé son approche du hip-hop, je lui ai proposé de faire du rap pur et dur et non pas ses trucs chelous, et il a accepté. On voulait tous les 2 bosser sur un truc simple. Tout s’est vraiment fait l’an dernier. On a essayé une chanson ensemble. Ça a tellement bien fonctionné qu’on s’est décidé à faire un projet entier ensemble.
Est-ce un simple side-project ou une continuité est à l’ordre du jour ?
Pour le moment, on bosse tous les 2 sur nos propres projets solos. On voit plus ça comme une sorte de collectif, proposer nos services à des rappeurs
Au niveau de ton projet solo, envisages-tu de faire un album ? Quels sont tes chantiers en cours ?
Je suis justement en train de travailler sur mon album solo, j’essaye d’inviter des rappeurs, de trouver des remixes intéressants. Je n’en suis qu’à la phase “organisationnelle” où j’essaye de réunir toutes mes idées et créer une structure globale, un concept. J’ai vraiment envie d’avoir des rappeurs sur mon album !
Comment s’est faite la rencontre avec LuckyMe ? Comment vois-tu l’évolution du label ?
Je les ai vraiment rencontrés pour la première fois sur Myspace. J’ai commencé à envoyer des tracks, Mike Slott m’a invité en Écosse, ils appréciaient vraiment ma musique et le hip-hop beats. À ce moment-là, il y avait aussi Jacques Greene qui les intéressaient, mais également des mecs de San Francisco, et ils avaient cette idée de fédérer les artistes, créer un réseau, rassembler tout le monde. Un jour ils ont décidé d’organiser une grosse soirée avec tous les artistes de LuckyMe, et c’est ainsi que j’ai rencontré la totalité du crew. Je n’ai jamais vraiment pensé à l’évolution du label, mais ce que je peux dire, c’est que tout le monde dans cette maison a du talent ou quelque chose de particulier. Et le label prend soin d’eux. On se connait tous, on travaille ensemble. Il y a une parfaite cohésion et entente dans le crew, et c’est une atmosphère propice à notre travail, c’est vraiment cool de bosser avec des gens qui ont la même vision et les mêmes idées que toi.. On ne se met pas de barrières et on se dit que l’on peut faire ce que l’on veut tous ensemble.
Tu sembles proche de la scène électro française (ClekClekBoom), qu’est-ce qui te plaît dans cette scène et comment la perçois-tu depuis le Québec ?
Je pense qu’ils ont une excellente vision de leur musique et une bonne manière de l’appréhender. Ils sont créatifs et ouverts, notamment au rap. Ils essayent toujours d’aller plus loin. Pour moi, ce sont un peu les LuckyMe français ! (rires)
Comment se porte la scène hip-hop au Québec ? Quels sont les artistes à suivre selon toi ?
En ce moment, c’est un truc de dingue ! J’ai vu quelques jeunes rappeurs qui étaient juste hallucinants, ils ont un vrai potentiel. Tout semble simple pour eux. Ils sont vraiment en train de créer quelque chose, une émulation. C’est vraiment en train d’exploser, il y a tellement d’artistes différents. Au-delà du rap, la scène musicale montréalaise est très diversifiée, il y a plein de différentes scènes et sont toutes en train d’évoluer.
Que penses-tu de la nouvelle scène rap : Odd Future, Tyler The Creator, Mac Miller etc ?
C’est vraiment cool. Au tout début, j’étais vraiment fou de ce nouveau son à la Odd Future. Je les ai découverts avant qu’ils n’explosent car on a le même âge, on vient de la même génération, ils remettaient en cause le rap game, c’est fou la manière dont ils ont explosé, tout comme A$Ap Rocky d’ailleurs, ils voulaient quelque chose, ils l’ont eu, toujours avec ce côté “je m’en foutiste” ! Je veux bosser avec ces mecs !
Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Je ré-écoute pas mal de vieux trucs hip-hop golden age mais aussi de rap down-tempo à la Joey Bada$$, du Jazz également.
Tu joues au Piknic dans le cadre du MEG, à quoi doit-on s’attendre ?
Ça va être vraiment cool mec ! Le line-up est dingue, l’endroit aussi, j’ai vraiment hâte, ça va être ouffissime, il n’y a que des potes, Jacques Greene et MachineDrum, c’est toujours cool de jouer avec des mecs que tu connais bien.
Dernière question et j’arrête de t’embêter, si on t’invite à Reims pour jouer à une soirée Phonographe, tu te ramènes ?
Bien sûr mec, avec plaisir !
Piknic Electronik X MEG
29.07.2012
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