A tout juste 26 ans, Florian Meindl est une homme plus que pressé. A la fois Dj à la stature internationale, producteur confirmé, et gérant de deux labels, le jeune autrichien pourrait facilement se laisser dépasser par les évènements. Cependant, M. Meindl a la tête sur les épaules et sait parfaitement où il va et ce qu’il veut. Phonographe a voulu en savoir plus sur ce jeune homme déterminé et talentueux.
-Salut, peux-tu te présenter à nos lecteurs?
Bonjour, Je m’appelle Florian. Je suis un producteur, DJ et gérant de label Flash Record. Je vis actuellement à Berlin, après avoir étudié 3 ans à Londres (Musique & Technologie) et je suis d’origine autrichienne. J’ai sorti des morceaux sur des labels tels que GreatStuff, Klingklong, Stil Vor Talent, Herzblut et, bien évidemment, sur ma propre structure FLASH Recordings. J’ai produit plus d’une centaine de tracks et fait des remixes pour Royksopp, Hot Chip, Juan MacLean et pleins d’autres. J’ai également un label spécialisé dans les banques de samples et de boucles répondant au nom de Riemann Kollektion. De nombreux et éminents producteurs ont transité par ce label: Pan-Pot, Shlomi Aber, Ramon Tapia, Martin Eyerer, Format:B et le dernier en date, Popof de Paris!
-Quand as-tu commencé à t’intéresser à la musique électronique?
C’était en 1997, j’avais alors 12 ans. J’écoutais la radio et j’ai entendu des mixes de house progressive. J’ai trouvé la façon dont se mélangeaient les différents morceaux fascinante. Je les ai enregistrés en cassette et les ai montrés à mes potes. Au départ, j’aimais l’idée de leur faire découvrir de nouveaux sons. Cela m’a donné envie de compiler des morceaux et faire des mixes.
-Avais-tu un bagage musical quelconque avant de te lancer dans la musique électronique?
Non, j’étais ingénieur mécanique et j’ai tout appris sur le tas : de la technologie musicale au solfège en passant par l’harmonie.
-Qu’as-tu étudié à Londres? Comment est-ce que cela a impacté ta musique?
J’étudiais dans une série de cours appelée “Music Technology” à l’Université Thames Valley, cela m’a aidé à m’ouvrir davantage à la musique en général. J’ai beaucoup appris sur ce business: l’acoustique, les enregistrements et la programmation. Cela m’a rendu plus créatif.
-Tu vis dorénavant à Berlin, cela a-t-il changé ta perception de la musique?
Ca m’a aidé à rencontrer des gens du même milieu que moi, j’ai créé mon label avec Oliver Koletzki et j’ai partagé un studio avec lui, puis avec Lexy & K-Paul de Low Spirit. J’ai maintenant mon propre studio, je peux ainsi inviter mes potes artistes tels que Christian Smith, Thomas Schumacher, Daso etc. – il y aura bientôt des collaborations avec ces mecs sur FLASH Rec.!
-Comment travailles-tu en studio?
Je travaille avec de l’analogique et des logiciels, mais principalement sur logiciels. Le plus important c’est l’acoustique. J’ai un diffuseur fait maison composé de 384 pièces de bois et pleins d’absorbeurs pour toutes les fréquences. J’utilise des enceintes de monitoring Genelec et un subwoofer combiné à un contrôleur surround SPL. J’envoie mes nouvelles tracks via ma newsletter. Mes effets viennent presque tous de cartes UAD et les synthétiseurs viennent de Native Instruments (Massive). J’utilise également leurs samplers appelés Kontakt et aussi Maschine pour faire des beats. Mon seul synthé analogique est le Virus TI Desktop qui est en fait un hybride entre soft et hardware.
-Comment abordes-tu la production musicale?
J’apprécie la diversité et je porte une attention spéciale au hasard et aussi à l’erreur. Parfois je commence à composer une mélodie sans penser à un morceau de clubbing ou autre, j’essaye différentes choses, de temps en temps, au hasard, sans aucun sens. Le sens vient après, quand je décide quelle partie va où. Par exemple, une fois que j’ai trouvé une mélodie, j’exporte 10 versions différentes avec 10 synthés différents. Après ce processus, je commence à décider ce qui est bon ou non.
-Tu as également travaillé pour Futute magazine, qu’est-ce qui t’a poussé à l’écriture?
Ils m’ont demandé de participer à une “Producer Live Session” à la SAE London Institute pour parler de mes remixes pour Royksopp et Hot Chip, et j’ai proposé d’écrire un article à propos de l’acoustique. Je pense que c’est le meilleur magazine pour les producteurs de musique électronique et qu’ils ont toujours eu de très bons samples et boucles dans chaque DVD. Je les achète depuis des années.
-Peux-tu nous présenter FLASH Rec. ?
Flash Recordings, c’est ma vision musicale. Je sors des newcomers et également des morceraux populaires. Je ne fais pas vraiment attention aux styles. C’est plus une question de feeling. Quand tu écoutes 10 morceaux issus du catalogue, tu peux comprendre mes goûts. Le label est basé à berlin et a été fondé avec Oliver Koletzki en 2006. Trois and plus tard, je l’ai entièrement reconstruit et ai commencé à monter une véritable écurie d’artistes regroupant Daso, Daniel Kampf, Kellerkind et Martin Patino. La compilation annuelle appelée FLASH Circle arrivera avec un bon line-up à la fin de l’année! Les artistes confirmés sont Christian Smith, Martin Eyerer, Thomas Schumacher, Daso, Sabb, Martin Patino et moi. En août 2011, FLASH a commencé son propre merchandizing sur Facebook avec des t-shirts et des sacs pour filles et garçons. Stephan Bodzin et Juan Maclean les portent déjà!
-Comment supportes-tu la pression avec toutes tes activités?
Il est très important de faire les choses dans l’ordre, d’avoir des priorités et de ne pas dire trop de choses. Il est également important d’utiliser son temps efficacement et de combiner les activités. Je suis désolé de ne pas répondre à toutes les requêtes mais je dois utiliser mon temps pour mes projets, autrement je répondrais juste aux mail et messages Facebook et je ne travaillerais pas!
-Quels sont tes projets à venir pour les prochaines semaines?
Finir la compilation annuelle du label FLASH Circle 2011 et quelques sorties sur Riemann Special.